Travailler seulement 4 jours sur 7 ? Souhaiter un bon week-end à ses collègues dès le jeudi soir, vous en rêvez ? Bonne nouvelle : le débat est déjà sur la table en Espagne, en Allemagne, en Islande, au Japon… Et en Belgique, où le premier ministre a lancé un projet de réforme visant à plus offrir plus de flexibilité avec 4 jours de travail au lieu de 5. La semaine de 4 jours, bonne ou mauvaise idée ?
La semaine de 4 jours en Europe
En Espagne et en Allemagne, le débat a ressurgi avec la crise sanitaire. Faut-il mieux partager le temps de travail pour sauver les emplois menacés par les fermetures de secteurs économiques entiers ? L’Institut Montaigne, le Medef, ainsi que d’autres PME françaises ont sauté le pas, convaincues de l’efficacité du modèle. Un bon équilibre entre vie pro et vie perso, entre bien-être et productivité… L’idée a de quoi séduire.
D’ailleurs, ce n’est pas nouveau : le débat est sur la table depuis 1996 grâce à la loi Robiens. Celle-ci permettait la semaine de 4 jours en contrepartie d’une embauche d’au moins 10% de salariés en CDI. En échange, les entreprises bénéficiaient d’un allègement des cotisations de la sécurité sociale. Mais ça, c’était avant la loi Aubry et les 35 heures.
Cependant, certaines boîtes osent encore casser les codes. C’est le cas de LDLC, entreprise d’informatique lyonnaise. Elle est non seulement passée à la semaine de quatre jours, mais aussi aux 32 heures par semaine. Le patron s’est directement inspiré de l’expérience de Microsoft au Japon.
L’exemple de Microsoft
La filiale avait déjà voulu tester les avantages d’une semaine de travail réduite en 2019. L’entreprise a décidé de fermer ses portes chaque vendredi du mois d’août afin d’offrir à ses employés un week-end de trois jours complets.
D’autres mesures avaient été mises en place pour favoriser la productivité. Les réunions avaient été limitées à 30 minutes et les échanges virtuels privilégiés au profit des rencontres physiques afin d’éviter les déplacements. Dernier point, non pas des moindres, le président de Microsoft, Takuya Hirano, avait insisté sur le fait que ces jours de congés supplémentaires ne devaient pas être un prétexte pour travailler davantage.
Le résultat est surprenant. 92% des salariés se sont montrés satisfaits de l’expérience. Quant à la productivité, elle a augmenté de 40% par rapport à août 2018. À noter que cette expérience a été menée au Japon, pays où règnent les heures supplémentaires et le surmenage menant parfois au suicide. Il existe même un mot pour ça : « karoshi »… Alors, à quand la semaine de 4 jours pour tous ?