Cela va faire presque un an que le monde de la culture est au point mort, et c’est toute une économie qui en subit les lourdes conséquences… Tandis que lieux culturels attendent impatiemment la réouverture officielle, possiblement prévue pour le mois de mai, les acteurs du secteur planchent sur un protocole de mesures sanitaires efficace.
Alain Rousset, président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, Eric Correira, conseiller régional en charge de l’économie créative, entre autres, se sont réunis afin de formuler une demande auprès du Ministère de la Culture. Leur proposition : expérimenter un protocole sanitaire en partenariat avec l‘Institut Technologique Européen des Métiers de la Musique, avec l’Outil OPERA (Outil Probabiliste pour l’Évaluation du Risque par Aérosols) afin de mener à bien l’ouverture des lieux culturels.
Un nouveau protocole sanitaire ?
C’est un défi ambitieux que se sont lancé la Région et l’ITEMM. Ce modèle permet d’évaluer la probabilité de transmission du virus par aérosols dans les cinémas, théâtres, musées, salles de concerts, etc. L’idée : rajouter ce système aux protocoles sanitaires déjà en vigueur afin d’assurer un meilleur contrôle.
L’outil OPERA serait ainsi couplé à une régularisation des flux de personnes, ainsi qu’à une utilisation de technologie UV et de traçeurs de dépôts de virus sur des points contacts (poignées, interrupteurs, etc). C’est ici qu’intervient la phase expérimentale. Un concert test par exemple, pour reccueillir, évaluer et comparer les données liées au risque de transmission.
Comment fonctionne cet outil ?
Le chercheur Romain Viala, tête pensante du projet OPERA, s’est inspiré d’expérimentations faites à partir de modèles de propagation de la grippe, avec une trentaine de paramètres : la circulation du virus, la taille de la salle, la hauteur de plafond, les caractéristiques techniques de la ventilation… Ainsi, il assure collecter depuis cet été des données auprès d’une cinquantaine de salles, afin d’établir des typologies, et pouvoir encadrer chaque configuration de salle concernée.
Et ce sont pas moins de 300 salles qui se sont montrées intéressées par l’expérimentation, et souhaiteraient intégrer le projet. C’est le cas notamment de Bordeaux, Angoulême, Limoges, Poitiers, Périgueux ou encore les Départements des Landes et de la Haute-Vienne. Le président de la Région attend le feu vert de Roselyne Bachelot pour établir un calendrier. Affaire à suivre…
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