À l’occasion de la Journée Internationale des Droits des femmes, Bordeaux Secret fait un bond dans le temps. On vous dévoile 3 portraits de Femmes qui ont joué un rôle crucial dans la Révolution Française. Une liste en noir et blanc et non exhaustive de ces Wonder Women girondines qui, croyez-moi, n’ont pas fait que du tricot !
Madame Roland
Manon Philipon, pour les intimes. Elle est considérée comme une héroïne de la révolution. À l’époque, Madame est l’une des rares femmes à animer des salons qui réunissent artistes et savants des Lumières. Robespierre, Pétion, Desmoulin, Buzot… La crème de la crème des hommes d’extrême gauche. Manon parvient à nommer son mari Jean-Marie Roland de La Platière comme ministre de l’Intérieur en 1792.
Devenue l’égérie des Girondins, c’est elle qui rédige la lettre fameuse lettre au roi. Dans celle-ci, Roland adjure le droit de renoncer à son veto et de sanctionner les décrets. 1792 : c’est la chute de la monarchie et Roland démissionne. Mais Manon est en relation platonique avec Buzot, l’un des orateurs du parti girondin. Elle continue de jouer un rôle majeur dans la politique. Elle rédige notamment des Mémoires, un témoignage exceptionnel sur l’histoire de la Gironde. Jugée en 1793 pour avoir participé à la conspiration contre la République, Madame Roland sera condamnée à mort.
Olympe de Gouges
Marie Gouze, plus connue sous le nom d’Olympe de Gouges, est une féministe avant l’heure. Femme de lettres, elle est l’auteure de nombreux écrits en faveur des droits civils et politiques des femmes et de l’abolition de l’esclavage des Noirs. Souvent prise pour emblème par les mouvements pour la libération des femmes, c’est l’une des figures majeures de la Révolution Française.
Et pour cause; elle lutte activement pour l’égalité des sexes et le droit aux enfants naturels. Elle considère que les femmes sont capables d’assumer des tâches traditionnellement confiées aux hommes et, dans pratiquement tous ses écrits, elle demande que les femmes puissent intégrer la vie politique.
Suivant le modèle de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, elle rédige la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, dans laquelle elle affirme l’égalité des droits civils et politiques des deux sexes. Bingo : elle obtient que les femmes soient admises dans une cérémonie à caractère national, « la fête de la loi », puis à la commémoration de la prise de la Bastille le . Badass, non ?
Théroigne de Méricourt
Merci Théroigne ! Véritable Girl Power, on doit beaucoup à cette révolutionnaire ! Elle aussi, a influencé la vie politique de son époque en tenant un salon réservé aux hommes politiques. D’ailleurs, elle n’hésite pas à y proclamer ses opinions radicales. Elle réclame notamment pour les femmes le droit de voter dans les sociétés, et celui de s’organiser en corps armé.
Visionnaire, elle souhaite voir les femmes s’affirmer comme citoyennes à part entière et se libérer du carcan de l’ignorance qui les opprime. Cependant, ce féminisme affiché qui remet en cause le statut traditionnel de mère au foyer et d’épouse n’est pas au goût de tout le monde. Elle est dénigrée par les journaux royalistes de l’époque, l’accusant à tort d’avoir participé aux journées d’octobre.
Sans appel : un mandat d’arrêt est délivré contre elle en août 1790, alors qu’elle est en Belgique, la soupçonnant de vouloir soulever l’opinion publique contre l’empereur autrichien. Un an plus tard, des émigrés français l’enlèvent et l’emmènent en Autriche où elle est emprisonnée au château de Kufstein.
À son retour, elle réclame la chute de la royauté. Elle anime des manifestations révolutionnaires, en particulier lors de l’assaut des Tuileries. En 1793, alors qu’un conflit oppose la Gironde et la Montagne, elle prend parti pour les Girondins. En tant que partisane, elle est publiquement dénudée et fouettée par des « citoyennes républicaines révolutionnaires » jacobines. In extremis, elle est sauvée par Marat. Mais sa santé mentale en prend un coup, elle est internée dans un asile jusqu’à la fin de ses jours.